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CHAPITRE 15


Bien entendu, Josh et Roger ont disparu et je me retrouve au milieu d’une file de personnes toutes aussi effrayées que moi. Un peu plus loin, un groupe très excité positionné en rond, encourage et incite violement d’autres personnes. On entend des coups des cris des pleurs. L’atmosphère est insupportable, saturée de peur, d’angoisse…

C’est là qu’un gros baraqué me pousse sur un énorme tatami où au milieu se trouve une sorte de pierre. Je ne vois rien car des spots m’éblouissent. Tout de suite, je m’en prends une sur le visage, puis une deuxième. Je suis complètement étourdi. Et l’homme dont je ne vois pas le visage me fait une sorte de prise étrange et alors là… plus rien. Gros trou noir. Silence radio. Perte de connaissance.

Puis puanteur ambiante. Halètements dans le noir. « Mais où je suis ? » Quand j’ouvre les yeux avec difficulté, je suis allongé sur un divan cradingue, abandonné dans une pièce glauque avec d’autres personnes. J’essaie de bouger mais je suis sévèrement blessé : je me palpe le visage doucement et je vois que j’ai le front et l’arcade sourcilière défoncés. Ça me fait un mal de chien et je pisse le sang. Il est en train de couler, tout chaud devant mes yeux. Je m’essuie le visage comme je peux, avec la manche de mon tee-shirt. Finalement j’arrive à voir quelque chose. Oh ! Autour de moi, trois gars semblent être eux aussi dans un sale état. Il y en a un surtout qui n’arrive pas à se réveiller. Le pauvre, c’est un gamin ! Les cons, qu’est-ce qu’ils l’ont amoché !

Moi et les deux autres, on a l’air plutôt moins blessés que le môme. Avec beaucoup de peine, à trois on essaie de se relever et on se présente. Ils s’appellent Sini et Joseph et sont juste un peu plus vieux que moi.

Très vite on se rend compte que nous sommes enfermés entre quatre murs. Il faut absolument trouver une manière de sortir de là ! Mais comment ? Sans faire de bruit, on se parle rapidement, on regarde nos téléphones mais pas de service, ici ! Il faut trouver une solution avant que nos tortionnaires ne reviennent.

Se calmer, respirer, regarder. Je lève alors les yeux et aperçois une grille de ventilation. Elle est placée tout en haut du mur, presque au niveau du plafond. Je ne peux pas l'atteindre. En même temps je sais qu’on n’a pas le choix, c’est certainement notre seule chance.

Alors malgré la douleur, on déplace le canapé sous la grille puis amène une vieille chaise pourrie sous la ventilation pour avoir accès à la grille. Sini et Joseph tiennent la chaise comme ils peuvent. Je grimpe dessus. C’est complètement bancal. Je me concentre pour ne pas tomber et surtout oublier ma douleur. Merde, cette plaque est tenue pas quatre vieilles vis toutes rouillées ! Comment les enlever ? Joseph plonge sa main libre dans la poche de son pantalon et trouve une pièce de monnaie usée.

Joseph : Ça devrait faire l’affaire, non ? C’est la seule que j’ai !

A ma grande surprise ça marche, je fais tomber les vis une à une, puis la plaque glisse et découvre un conduit assez grand pour que nos corps puissent passer. Une lueur d’espoir se dessine sur nos visages défigurés. Quitter rapidement cette horreur organisée !

Moi : Mais le gamin ?! Il n’a toujours pas repris connaissance !

Sini : Si ça se trouve, il est déjà mort ! Tant pis, on le laisse. Il va nous faire perdre du temps. Il faut y aller maintenant ! Tout de suite ! Ma gorge se resserre. Mais la peur agissant, nous partons sans regarder derrière nous. Après une courte échelle bancale, nous parvenons à nous faufiler comme des vers de terre dans un long boyau étroit qui pue les égouts pour nous retrouver après une dizaine de mètres enfin dehors. C’est une rue sombre que nous ne connaissons pas.

Il faut nous enfuir au plus vite, car certains mecs du gang sont déjà à notre poursuite. Des jurons et des pas lourds retentissent dans le noir. Il y a même des coups de feu. Le cauchemar continue !

On court mais Sini et Joseph sont blessés aux jambes. Ils sont donc moins rapides que moi. Ils peinent. Je ne peux pas les attendre et je les vois tomber l’un après l’autre sous l’impact des balles. C’est pas possible, ils doivent avoir des fusils capables de détecter les silhouettes dans le noir ! Je suis horrifié ! Mais je sais que je ne peux pas, et ne dois pas m’arrêter, si je veux sauver ma peau ! Je me cache comme je peux, tétanisé par les voix rauques de ces mecs qui hurlent qu’ils vont me descendre moi aussi. Ils ne veulent aucun témoin. Je suis obligé de fuir de nouveau et le plus vite possible. Ces cinglés ne lâchent rien. Ils sont pires que des chiens enragés. Je sens un sursaut d’adrénaline et me répète tout bas « Fuck you, Fuck you ! » avec la peur vissée au ventre.


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