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CHAPITRE 16


J’échappe enfin à mes poursuivants et je me retrouve dans une ruelle étroite et sombre. Je pète de trouille, même si je crois reconnaître le quartier de l’ancien métro. Après le tremblement de terre et l’explosion de la centrale nucléaire, cet endroit a été signalé comme zone interdite. Beaucoup d’immeubles ont brûlé et des effluves toxiques sont soi-disant encore dans l’air ! Alors les gens n’aiment pas venir par ici. Je devrais être hors de portée mais c’est le couvre-feu depuis un bout de temps. La nuit est tombée, et il peut y avoir des patrouilles de flics qui rôdent, même ici dans un lieu considéré comme dangereux.

Soudain, j’entends des voix : Merde, qui est là ? Les flics ? Les mecs du gang ? Encore eux ?

Alors que des bruits de pas précipités se rapprochent, je prends mes jambes à mon cou même si je ne sais même plus si j’ai encore des cannes en état de marche.

Dans la nuit noire, la poursuite reprend. Affaibli par tout le sang que j’ai perdu et à bout de souffle, j’ai du mal à tenir mes distances. Je me sens incapable de pousser jusqu’à chez moi. Ils me rattraperont bien avant. Et que ce soit les mecs du gang ou la police de VK… je ne donne vraiment pas cher de ma peau…

Courir devient de plus en plus difficile, il me faut trouver un autre moyen de leur échapper. Je décide de me planquer dans une montagne de poubelles remplies jusqu’à la gueule au bout d’une impasse. Ah… avec des cadavres de rats tout autour…

Ça pue, ça grouille, c’est horrible, mais c’est ma seule issue ! Si un jour j’avais pensé pouvoir faire cela… Je ferme les yeux et je m’imagine dans le parc, l’atmosphère, l’odeur, le calme que j’ai ressenti. Cela m’aide énormément. Mon corps devient plus léger, la douleur diminue et le temps passe alors que les pas s’éloignent dans la nuit. Ne plus sentir mon corps, ma peur ni tous mes sentiments face à l’horreur de ces dernières heures. Respirer, ne plus être là, être ailleurs, loin, très loin…

Je reprends mes esprits et ne sais plus depuis combien de temps je divague dans cet amas de détritus et de vermine. Je ne peux pas rester là, ou c’est les rats qui auront raison de moi. Eux aussi ils ont faim ! Je me redresse comme je peux et reprends ma route. Mon corps est lourd. Quelques mètres encore. Allez, courage ! J’avance au ralenti. Vais-je pouvoir continuer… ?

Je m’arrête à nouveau, m’appuie sur le grillage défoncé qui dissimule une ancienne bouche de métro. Il y a même une vieille carte qui date du temps où les trains arrivaient jusque dans cette partie de la ville. De l'histoire ancienne ! L’entrée est fermée depuis bien longtemps ! Le métro est mort, comme tout le reste dans la partie basse de la ville. Je ferme les yeux, je sens mon propre sang en train de coaguler sur mes joues. Mon cœur bat, je me sens mal. Tout tourne. Ah non, ce n’est pas le moment de verser. Pas maintenant ! Et soudain, j’entends une voix. Une voix ? Une jolie voix féminine. Quelqu’un est en train de chanter là derrière. De chanter ? Oui, de chanter ! J’ouvre grand mes yeux pour m’assurer que je ne suis pas en train de rêver. Puis j’appelle au secours. La voix s’arrête. Aurait-elle entendu ? Une femme ne pourra pas me faire du mal. Elle aura certainement pitié. Des pas résonnent dans l’obscurité.

La voix : Qui va là ?

Tiens mais je la reconnais, c’est la jolie nana qui a vu la scène avec Paige. Celle dont je parlais avec Jenna et Sarah. C’est Rose. Elle arrive avec une batte de baseball à la main et une torche dans l’autre.

Elle aussi me reconnaît depuis derrière le grillage.

Rose : Qu’est-ce qui t’est arrivé ?

Moi : C’est une longue histoire. Je suis mal en point. Des mecs de gangs sont à mes trousses. J’ai vraiment besoin que tu m’aides.

Rose baisse alors sa garde. Elle décadenasse un vieux verrou, me montre une petite ouverture où je peux me glisser et m’invite à la suivre.

J’entre clopin-clopant et descends les escaliers en me tenant à son bras.

Je découvre l’endroit. Bien emménagé ! Il y a même un vieux wagon ! Quand est-ce que celui-ci s’est déplacé pour la dernière fois ?

Moi : Ce lieu est ton repère ?

Rose : Tout le monde pense qu'il a brûlé et que des effluves toxiques sont encore dans l’air, alors personne ne vient jamais ici.

Moi : Oui j’ai entendu les rumeurs sur les émanations de gaz. Tu es sûre qu’il n’y a pas de danger ?

Rose en souriant : Certaine. Mais tu peux ressortir, si tu penses être plus en sécurité dehors.

Elle me fait m’asseoir sur un vieux fauteuil éventré, m’explique qu’elle va me soigner car je saigne encore beaucoup. Elle a tout ce qu’il faut car c’est là qu’elle crèche, lorsqu’elle n’a pas la force ni le temps de rentrer chez elle.


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